À Ormiston Gorge, on a le choix entre le Larapinta Trail (25Km) ou le Ghost Gum Walk (5km) et comme indiqué sur le panneau, dans les deux cas, on est prévenu, il faudra se mouiller. Comme nous sommes raisonnables, nous choississons la balade des Ghost Gums.
Les Ghost Gums sont ces étranges eucalyptus qui poussent un peu partout dans le Mac Donnell Range, l’écorce est d’un blanc presque pur et les branches tarabiscotées.
Dans le dédale des pierres, le chemin n’est pas forcément tracé.
et parfois, il faut s’y jeter
L’escalier aménagé pour sortir de l’eau indique la fin de la promenade mais il arrive à un endroit où l’on a plus pieds alors que 50m plus loin il n’y a plus d’eau et on traverse au sec.
De retour au parking, des Spinifex Pigeons et des Grey-Shrike-Thrushs nous accueillent au bar pour tenter de ramasser des miettes de notre sandwich . Une belle balade qui nous laissera beaucoup de souvenirs.
Le West MacDonnell National Park un très vieux plissement de terrain qui s’étant sur 200km à l’ouest d’Alice Spring. Au cours du temps, les rivières se sont glissées dans des failles et ont creusé des gorges qui font la joie des promeneurs. Redbank Gorge est la plus à l’ouest du parc. La rivière est souvent à sec mais nous avons eu la chance d’y voir de l’eau.
Au début, le lit de la rivière est en sable puis, au fur et à mesure qu’on approche de la faille, les rochers s’amoncellent.
La roche devient de plus en plus rouge et les rochers sont de plus en plus gros. Les parois se resserrent et il faut commencer à faire de l’escalade.
On arrive finalement au fond de la gorge et il est possible de continuer en nageant mais on n’a pas eu le courage.
Sur la route, vers le West Mac,Donnell Range, nous voyons un panneau indiquant » cratère »
. . .
Pourquoi pas.
De loin, cela ressemble à ces nombreux rochers qui émergent de la plaine mais c’est un cratère de météorite, et pas un des moindre. Dans les années 50, les scientifiques se sont penchés sur le terrain à la recherche de la météorite fautive. En 1960, des images satellites ont révélé des ondes de choc autour de l’impact confirmant la nature du cratère et ils en ont déduit que ce n’était pas une météorite mais une comète qui a fondu en arrivant (tout le monde sait que les comètes sont pleine de glace). Ci-dessous, les vestiges (ça s’est passé il y a 400 000 000 ans) avec au premier plan, l’onde de choc et tout au fond, le cœur du cratère.
Le coeur de cratère reste bien visible. c’est un amalgame de rocs formant un anneau de 5km de diametre et d’une bonne cinquantaine de mètres de haut. Au milieu, c’est tout plat.
C’est un site sacré pour les aborigènes et personne n’a le droit d’y dormir c’est donc un refuge pour les animaux.
Le Kings Creek a creusé ce canyon dans le plateau de gré du Watarrka National Park NT . Le petit ruisseau a réussi à y faire une tranchée de plus de 100m de profond.
Comme il vient de pleuvoir, il y a des fleurs partout mais le chemin n’est pas évident à trouver parmi les éboulis.
Le fond du Canyon n’est pas accessible car c’est un lieu sacré aborigène donc la promenade s’arrête à un « Water hole », un trou d’eau qui marque l’emplacement du creek en dehors des périodes de crue.
Kathleen Spring Walk est une balade de 2km. Elle est courte et facile mais elle réserve des surprises.
L’accessibilité et la présence d’eau a conduit les aborigènes puis les « settlers » à occuper le terrain.
Un trou d’eau semi permanent permet aux animaux de se rafraichir, source de nourriture des aborigènes. Par la suite, le trou d’eau servait abreuvoir au bétail des « settlers ».
Aujourd’hui, il n’y a plus que les pas des promeneurs et les chants d’oiseaux qui résonnent dans cette gorge fraiche parsemée de fleurs
Une balade de 6 km, ce n’est pas long, mais par 36 ° C ou plus, cela peut devenir un purgatoire, voire un enfer.On a de la chance, il pleut.
On commence par l’ascension de la falaise, l’escalier monte tout droit, sans lacet, au milieu des fleurs sauvages. On va ensuite faire le tour du canyon par le haut, « the rim », pour redescendre de l’autre côté.
Dés qu’on atteint le plateau, on se retrouve au milieu de cette roche rouge. Elle ressemble à de la brique réfractaire d’un four à pizza! La chaleur nous tombe dessus et nous écrase. On n’imagine même pas le site avec le Soleil en plus.
Cela convient parfaitement aux lézards. Ce panther skink n’a pas l’air de se plaindre..
Le panneau conseillant de ne pas prendre de raccourci ressemble à de l’humour australien mais pas du tout: Le plateau est si plat et si abrupt, l’air est si pur, que les promeneurs qui sont de l’autre côté du canyon semblent à une enjambée de nous.
Il y a bien un moment où il faut passer de l’autre côté. Il y a des escaliers à flan de falaise, c’est impressionnant mais bon . . . On a pas parcouru tout ce chemin pour abandonner. Le fond du canyon n’a rien a voir avec le plateau, on se retrouve au frais, au plein milieu d’une « Wet Forest »
Sur l’autre plateau, il y a les traces de la mer intérieure australienne. Les premiers explorateurs cherchaient une mer au milieu du désert australien, Sturt est même parti avec une barque dans ses bagages. Il n’avait pas tout à fait tord mais il est arrivés 60 millions d’années trop tard.
Pour les poètes
A long curved wash of ripple
Left there its fingerprint
One long-before-time lost day
I turn a dead sea’s leaves
And touch that day and look.
Judith Wright
Et pour finir, nous admirons le travail du vent qui modèle le haut du canyon pour former des dômes. Une balade de 6 km seulement mais qu’on aura parcouru en 4h non pas par ses difficultés mais par la variété de son décor.
Cliquer ici pour voire toutes les photos de Kings Canyon
La route entre Kings Canyon et le Mac Donnell National park n’est pas goudronnée sur les premiers 100km. Elle reste cependant d’une qualité acceptable, à peine ondulée.
Elle est bordé de plantes étranges qui donnent des fruits comme des melons. Ils semblerait qu’ils sont comestibles mais que l’espèce est invasive.
La route est toute droite et raisonnablement plane, la poussière est collée par la pluie, bref les conditions de conduite sont idéales. Les panneaux préviennent tout de même les automobilistes des dangers encourus: il faut dire que dans le coin, la plupart des voitures sont conduites par des touristes qui n’ont probablement jamais vu une route gravillonnée et qui ne savent pas qu’on roule à gauche en Australie
100 km de ligne droite au milieu des fleurs. Sur la droite, le vent a façonné les dunes pour donner ces dômes à perte de vue.
La dimension des animaux renversés n’est plus la même; le wombat a laissé la place au cheval ou au buffle. Le balisage se fait avec les moyens du bord
Dans le désert, il arrive de voir des œuvres d’art d’une école qu’on ne peut définir mais qui utilise les slips et les soutiens-gorges comme matière première.
En quittant la ‘Larapinta Drive’ arrivant sur la « Namtjira Drive’, les paysages changent un peu. Voilà du relief.
La question s’est posée : faut-il vraiment aller à Uluru ?
Le site est mythique et, d’aprés tous les guides touristiques, il est incontournable . Pourquoi des autocars parcourent tous les jours les 460 km entre Uluru et Alice Spring, transportant des touristes qui prennent des photos du rocher ?
Pour s’approcher, il faut marcher. Le pied du rocher est sculpté par l’eau qui a ruisselé pendant des milliers d’années. Il y a des trous partout. Chaque grotte, chaque cavité a une signification dans les légendes aborigènes.
La réponse à la question : Oui, il faut avoir vu Uluru. La photo qui est exposée partout, celle du rocher éclairé par le soleil couchant, , ne montre pas les vraies merveilles du site.
Nous voilà de retour vers la civilisation et les routes goudronnées.
Katherine est une petite ville qui est un centre important pour les communautés voisines. Elle héberge une School of the air qui permet aux enfants des alentours de suivre des cours par visioconférence. Elle est bordée par une rivières qui a creusé des gorges qui sont devenues une attraction
Les arbres sont couverts de fruits bizarres et malodorants mais en s’approchant on se rend compte que ce sont des Fruit Bats , ces chauve-souris géantes qui se nourrissent de fruits.
On peut voir les gorges par le haut en longeant un chemin en bord de falaise.
Pour visiter par le bas, il faut prendre un bateau. Une fois encore, il y a des crocodiles dans cette rivière; ils sont plus petits que d’habitude et la baignade y est autorisée. Il parait qu’après les inondations, ils se promènent dans les rues de la ville. Des pièges sont installés tout le long de la rivière ce qui permet de contrôler leur taille; s’ils ne dépassent pas 1 m de long, ils ne sont pas dangereux et la baignade est autorisée.
Sur le parking de Katrine gorge on trouve un des rares Bottle trees des Northen territory. Pour en voir plus, il faut aller dans le Kimberley.
Le voyage se termine, il faut rentrer à Darwin. Une dernière petite baignade à Douglas Hot Spring et on reprend la route.
Un table landsurplombe le camping de Gulom qui se trouve dans une plaine parfaitement plate. Dans cette plaine, le moindre point d’eau sert de repère à un crocodile donc il faut grimper sur le plateau pour pouvoir profiter des piscines naturelles.
Le chemin monte le long de la cascade et après une heure de marche très agréable sous les eucalyptus nous atteignons une plateforme d’ou l’on peut admirer la plaine.
Seuls nos ombres se sont approchées du bord de la falaise mais les australiens n’hésitent pas à aller beaucoup plus près du précipice.
Sur le plateau, on trouve une succession de très belles piscines naturelles clairsemées de rochers. Lorsqu’on s’y baigne, on n’imagine pas que 50 m plus loin, la rivière fais une chute d’une hauteur de 100 m.
Après un passage à Pine creek pour un avitaillement en bière (l’alcool étant interdit dans les communautés aborigènes), on arrive au parking d’Edith Falls pour organiser un barbie: une autre tradition australienne,un repas au barbecue
Après avoir passé l’après-midi dans les différentes piscines d’Edith Falls, nous sommes retourné au camping.