Il pleuvait, un vrai temps de 11 novembre ; on se serait cru en France.
Ici la journée n’est pas fériée donc nous avons tous travaillé mais à la récréation nous avons assisté à la cérémonie du souvenir. D’habitude cela se déroule au soleil, devant l’école mais cette année nous étions tous à l’abri dans le Hall, la salle de spectacle de l’école.
Des élèves ont lu des textes en aborigène, en français et en anglais puis l’attaché culturel de l’ambassade a fait un discours et l’orchestre du lycée a joué La Marseillaise et Advance Australia Fair.
On est toujours impressionné d’entendre le nombre d’australiens qui ont laissé leur vie sur les champs de bataille européens. Ces 60 000 hommes méritent bien que l’on porte un « poppy » , un coquelicot à la boutonnière pendant toute la journée.
Catégorie : Anniversaire
Vive la reine
Nous avons eu un long weekend pour fêter l’anniversaire de la Reine (d’Angleterre évidemment) et nous en avons profité pour filer sur Sydney, en autobus. Emmitouflés dans nos doudounes justifiées par du -4°C à Canberra nous avons débarqué sur la plage de Bondi où tout le monde était en maillot de bain. On ne comprend toujours pas pourquoi les australiens préfèrent Sydney à Canberra.
Quelques photos prises de Sydney:
Mais au fait, quel est l’âge de la Reine Elizabeth?
Vous verrez dans la galerie de photos « 2 jours à Sydney« , avec bien d’autres activités, qu’on peut faire du tennis avec vue sur la baie, qu’on peut pêcher en mer, et surtout Véro devant un verre de bière, ravie de sa journée.
Finalement qui est la Reine?
National Sorry Day
Tous les 26 mai l’Australie se rappelle que pendant plus d’un siècle des enfants aborigènes ou des îles du détroit de Torres ont été enlevés à leur famille pour être placé soit dans des familles de souche européenne soit dans des centres d’accueil. Cela a commencé au milieu des années 1800 et s’est arrêté dans les années 1970 créant ce qu’on appelle maintenant les générations volées, « stolen generations ». Le 26 mai 1996 un rapport a été déposé au parlement pour proposer des excuses et des réparations aux populations aborigènes, le « Bringing Them Home report » et chaque année il y a le National Sorry Day qui a lieu lors de la Semaine de la Réconciliation.
Les gens des générations volées recherchent toujours leur famille d’origine, certains l’ont retrouvée et ont pu se reconstruire un passé, d’autres l’ont retrouvée pour apprendre que leurs parents étaient décédés et d’autres cherchent toujours. Aucun document officiel ne permet de faire le lien, il faut compter sur les vieilles photos et la mémoire des anciens.
Certains témoignent qu’ils ont toujours vécu dans des foyers d’accueil sans avoir eu l’occasion de connaitre l’amour parental et avouent être incapables de se comporter comme des parents aimant envers leurs enfants.
Il y a bien eu une « demande de pardon » mais aujourd’hui, les « indigènes », comme ils n’aiment pas être appelés, qui souhaitent vivre de façon traditionnelle ont la vie dure ; dans le Western Australia, une communauté d’une centaine de personne vient d’être expulsée d’un territoire soi-disant parce que les conditions de vie étaient insalubres mais sans aucun plan pour les réinstaller ailleurs.
ANZAC Day dawn services
Vendredi 25 avril c’est l’ANZAC day, un jour plus important que le 11 novembre pour les australiens.
Il y a 100 ans exactement, le 25 avril 1915, les troupes australiennes et néozélandaises (Australian and New Zeeland Army Corps) ont débarqué sur la péninsule de Gallipoli (Turquie), point de départ de ce que nous appelons la bataille des Dardanelles (à vos livres d’Histoire). Ce jour est considéré comme la naissance des nations australienne et néozélandaise. La cérémonie commémorative a commencé 4h du matin à Canberra par un service religieux et elle a durée jusqu’à midi. Comme nous n’y étions pas invités, vous n’aurez pas de photo. On est donc devant notre télévision et on suit toutes les commémorations organisées dans le monde : Les Premiers Ministres australien et néozélandais ainsi que notre Ministre de la guerre et le Prince Charles sont en ce moment même à l’Anzac Bay (en Turquie) où le jour se lève et d’autres officiels sont moins chanceux car ils sont à Villers le Bretonneux devant le monument australien, il y fait nuit et il pleut des cordes.
Australian Day
Les Aborigènes et les Gens du détroit de Torres, c’est à dire toutes les populations indigènes, considèrent que c’est l' »invasion day » .
11 novembre
Je me rappelle l’année dernière à Nantes, il pleuvait et il faisait très froid devant le monument aux Morts. Cette année la crème solaire, le chapeau et les lunettes de soleil étaient de rigueur.
Ici le 11 novembre n’est pas férié mais il est bien plus célébré qu’en France.
Tous les élèves de l’école, entourés par leur PC Teacher (Pastoral care teacher) (6) , les primaires reconnaissables à leur chapeau bleu obligatoire pour se protéger des UV (4) et les collégiens qui pour une fois étaient tous en uniforme (5) , se sont réunis autour des drapeaux (1)(Australien, Français, Aborigène et Torres Strait Islanders) , Une délégation de Saint Cyr et l’attaché culturel de l’Ambassade de France représentaient la France (2). Nous avons tous chanté la Marseillaise puis Advance Australia Fair accompagnés par l’orchestre de l’école (environ une trentaine d’élèves) ensuite nous avons écouté une séries de textes lus par les élèves (3) en aborigène, en français et en anglais puis est venue la sonnerie aux morts suivie de la minute de silence pendant laquelle même les pies ne disaient plus rien.
Pendant les 30 minutes de cérémonie, aucun élève n’a dû être repris, ils ont tous écouté leurs camarades qui lisaient des textes plutôt émouvants ; Ceci m’a donné un peu honte de savoir que chez nous peu de gens commémore le 11 novembre . 60 000 australiens ont donné leur vie pendant la première guerre mondiale et pourtant leur pays n’était pas menacé.