En arrivant sur la plage on avait l’habitude de marquer notre territoire avec notre parasol et nos serviettes. Ici c’est complètement dépassé. On s’installe avec sa voiture. Evidemment, les plages sont plus grandes que celles de La Baule et il y a aussi moins de monde, même en plein mois de janvier, c’est à dire pendant les grandes vacances.
On peut les observer du haut d’une falaise sans les déranger.
Les lions de mer australiens font partie des espèces endémiques d’Australie et il sont menacés. Ils vivent en famille et ils s’appellent pour se retrouver lorsqu’ils remontent sur les rochers après un séjour dans l’eau.
On voit sur la vidéo que l’autorité paternelle n’est pas plus facile à exercer chez les phoques que chez les humains.
Eucla a une position particulière sur la plaine du Nullarbor :
Côté terre :
Elle est à mi-chemin sur la route qui traverse cette plaine désertique
On y trouve des trous d’eau potable ( Sand soaks)
Il y a un passage qui permet de descendre du plateau jusqu’à la mer en traversant les plaines de Roe
Elle est près de la frontière entre le Southern Australia et le Western Australia.
Côté mer :
Elle est au milieu du Great Australian Bight, une côte constituée de falaises de 80m de haut et parfaitement sauvage
C’est le seul endroit du Great Australian Bight où l’on peut accoster.
En 1877, Eucla était un port qui ravitaillait la région et aussi une station du télégraphe importante car les messages codés en morse en South Australia devait être traduit en morse du Western Australia et vice versa. Il en reste la vieille jetée.
En 1890, une invasion de lapins détruit la végétation sur les dunes et elles commencent à se rapprocher du village.
Puis la jetée se détériore et la station du vieux télégraphe ferme. En 1949, les derniers bâtiments sont définitivement abandonnés et le village devient le royaume du sable. Actuellement, seule la maison du directeur de la station du télégraphe est encore visible.
Le sable a tout recouvert, jusqu’aux arbres dont on voit quelques brindilles pétrifiées.
Le Fitzgerald River National Park est un endroit très sauvage mais magnifique. Il y a des paysages côtiers et surtout des étendues de fleurs exotiques. C’est comme à la maison, il faut se brosser les pieds avant d’entrer dans les sentiers (c’est pour lutter contre une maladie des plantes).
Il n’y a qu’une route goudronnée qui traverse le parc et plusieurs « dirty roads » qui portent bien leur nom. On nous avait prévenus :
« Par la route, l’entrée du parc est à 50 km. Par la dune, l’entrée est à 1 km mais après, c’est tellement cabossé qu’une voiture sur deux fait demi-tour ».
On a tenu le coup même si par moment on a rencontré des ornières de 50 cm de profond.
La persévérance a payé car les fleurs étaient incroyables ; on n’avait jamais vu les Hakéa royales qui font au moins 2m de haut.
Avec d’autres fleurs toutes aussi jolies.
Comme la pancarte l’indique, la dune est une « shared zone », une zone partagée : il y a des voitures, des piétons
On ne connait pas l’Australie si on n’a jamais vu de mallee.
On s’imagine toujours qu’un eucalyptus est un eucalyptus mais en réalité il y a environ un millier d’espèces différentes.
On s’imagine toujours que les eucalyptus sont des arbres très hauts mais il y en a aussi des petits.
Les malleesont des petits eucalyptus, quelques mètres pas plus, qui poussent là où tous les autres ont renoncé. Il y a sur des milliers d’hectares. Sur les routes de Western Australia, la couleur du bitume change mais le décor est toujours le même.
Le mot malleedésigne soit l’arbre lui-même, soit la forêt, soit le « mallee fowl » qui est un volatile qui vit dans cette forêt. Inutile de vous dire que c’est un mot aborigène.
18 roadhousesde la Nullarbor highway se sont associées pour créer le plus long terrain de golf du monde; chacune héberge et entretient un des trous du Nullarbor Links qui mesure ainsi 1300km. On peut jouer ce parcours en voiture ou en avion, certains fairways traversent même la piste d’atterrissage. La pompe à essence de la roadhousepermet de ravitailler l’avion avant de poursuivre vers un autre trou.
Pour chaque trou, la zone de départ est près de la roadhouse, il y a encore quelques arbres. 100m plus loin, les obstacles du fairway ne sont plus que des arbustes. Quant au green (synthétique), il est au milieu du désert.
Le transport de matériel ou de marchandise se fait essentiellement par les roadtrains; ils peuvent avoir une ou deux remorques mais ne peuvent pas dépasser 36,5 m de long dans le sud de l’Australie occidentale. Avec 2000 litres de diesel soit 20 heures de route, ils traversent presque l’Australie (4000 km). Les chauffeurs utilisent 2 pompes gros-débit en même temps pour remplir leurs réservoirs pour gagner du temps et surtout, parce que le montant maximal est de AUD999 (Australian dollars) par pompe.
Ils transportent absolument tout ce qui peut être transporté, même des camions en panne avec leur remorque. Parfois ils sont plus larges que la chaussée, ils portent alors des petits drapeaux rouges sur les côtés et là, il y a intérêt à se garer.
Dans la vidéo ci-dessous, vous verrez la diversité des chargements, la conduite à adopter lors des croisements ou lors des dépassements par la droite ou par la gauche.
Une roadhouseest bien plus qu’un relais routier. Dans les campagnes isolées, elle assure un rôle social important car elle représente un point de rencontre pour des gens qui peuvent habiter à des dizaines, voire des centaines de kilomètres de là.
Une roadhousefournit tous les services possibles et imaginables: on peut y manger, faire ses courses, faire le plein de carburant, faire réparer sa voiture, acheter des articles de pêche ou simplement y dormir.
Certaines sont florissantes, d’autres ont fermé car elles se sont retrouvées isolées des points de passage, les conséquences ne sont pas négligeables pour les riverains.
A part sur les panneaux, ils ne sont pas faciles à voir ces dromadaires sauvages. En fait, pour une fois on était sur la route très tôt, enfin, plus tôt que d’habitude. Ils étaient là, pas très loin dans le mallee et ils se sont vite cachés.
Le 13 juillet 1978, les habitants de Balladonia dans les plaines de la Nullarbor ont bien failli se prendre le ciel sur la tête.
Selon la NASA, la station spatiale Skylab était tombée dans l’Océan Indien la veille. L’opération avait été parfaitement calculée et maîtrisée. Tout le monde y croyait jusqu’à ce que le pilote d’un avion qui survolait Perth signale un objet lumineux à haute altitude au dessus de l’Australie.
Le petit musée de la roadhousede Balladonia expose les débris de Skylab retrouvés dans les environs ainsi que les coupures de journaux qui ont relaté l’événement.
Pendant ce temps, à 70km de là, trois hommes qui recherchaient un quatrième qui s’était perdu dans le bush (ça arrive souvent) sont tombés sur le générateur électrique de la station spatiale. On ne sait pas s’ils ont retrouvé leur copain mais ils ont chargé l’objet sur une remorque et l’ont apporté à la ville la plus proche: Kalgoorlie. Ils n’ont pas pu profiter de leur trouvaille car tout le monde la voulait.
Le maire de la ville qui voulait la placer dans son musée
L’école des mines qui voulait mesurer sa radioactivité
Un journal de Hong Kong qui la voulait on ne sait pas trop pourquoi
La police qui devait la récupérer pour le gouvernement.
Le premier ministre australien qui avait les pieds sur terre en a profiter pour essayer de monnayer les débris contre une augmentation des quota d’importation de bœuf aux USA.