150 km d’Alice Spring, loin de tout, Hermansburg. Drôle de nom pour une communauté aborigène complètement fermée au public; il est interdit de rentrer dans la ville sans permis mais on peut pousser jusqu’à l’ancienne mission.
A la fin du XIXème siècle, des missions ont poussé un peu partout en Australie pour évangéliser les populations aborigènes. Les missionnaires ont fait du bon travail car tout le monde est chrétien et surtout catholique de nos jours. Cette mission là était luthérienne. Les pasteurs sont arrivés tout droit de Hermansburg (Allemagne) et les premiers ont mis plus d’un an, pour parcourir les 2000 km qui séparent Adélaïde de la mission – et ils n’ont pas trainé.
Ils ont accueilli les indigènes qui étaient poussés hors de leurs terres par les « Squatters », ces colons qui déforestaient tout pour y élever du bétail. Elle a fonctionné comme une exploitation agricole mais elle n’a jamais pu être autosuffisante. La homestead, résidence des pasteurs, semble bien confortable mais, à en croire l’histoire, tout ne devait pas être rose car ils n’ont jamais tenu plus d’une dizaine d’années sur place.
Le site est devenu aborigène en 1982. Les bâtiments sont les témoins de ce passé religieux: le temple, l’école, les dortoirs. . .
Les villages aborigènes ont un problème majeur, l’occupation des gens. Il n’y a pas de travail et tout le monde vit de subventions. Il reste l’artisanat et la peinture. Ici on trouve de la poterie et du tissage. Un célèbre artiste, Albert Namatjira, est né à la mission; ses aquarelles sont exposées au musée de Canberra et c’est le premier aborigène qui a eu la nationalité anglaise. Les mauvaises langues disent qu’ainsi il devait payer des impôts sur ses gains.