Voici le tragique récit de l’expédition des colons qui traversèrent l’Australie à la recherche d’une grande mer intérieure…
Nous sommes en 1860, alors que la ruée vers l’or peuple l’Australie et notamment ses villes de la côte, les colons ne savent pas ce qui se trouve au centre du continent. Beaucoup sont persuadés qu’il existe une grande mer intérieure (représentée sur de nombreuses cartes de l’époque). Pour en être sûr, le gouvernement lance grande expédition d’une vingtaine d’hommes, 27 chameaux, 23 chevaux et 20 tonnes de matériel et de nourriture. L’expédition est menée par Robert O’Hara Burke.
Le convoi part de Melbourne et fait route vers le Nord jusqu’au dernier point où les colons sont allés « Coopers Creek » (à 1500 km au nord de Melbourne). Dans cette région, le convoi se sépare pour aller plus vite vers l’intérieur malgré l’été Austral. Les hommes qui continuent la marche sont menés par Burke et son second Wills, alors que Brahe reste au point de rendez-vous.
Burke demande à Brahe de les attendre 3 mois à cet endroit .
Wills lui demande secrètement de les attendre 4 mois. Ce que Brahe fera.
Le petit groupe traverse ainsi les milliers de kilomètres jusqu’aux magroves du Nord de l’Australie sous la chaleur de l’été austral Il traverse le désert avec les chameaux et les chevaux. Ils ne sont qu’à quelques kilomètres des côtes quand ils rebroussent chemin sans avoir trouvé la grande mer intérieur qu’ils cherchaient et avec seulement 27 jours de vivre pour le chemin du retour (après avoir épuisé 59 jours de vivres pour l’aller).
Mais le pire est à venir. Avec la mousson et l’humidité, les chameaux qui tenaient si bien dans le désert commencent à tomber malade. Les colons les tuent et les mangent. A mesure qu’ils retournent vers Coopers Creek, les explorateurs sont atteints de dysenterie. Beaucoup meurent, les survivant mangent bientôt les chevaux puis des serpents, parfois ils sont intoxiqués. Ils demandent de l’aide aux populations aborigènes à chaque fois que cela est possible.
Pendant ce temps au camp de Brahe, à « Coopers Creek », la situation devient difficile.Les ressources commencent aussi à manquer. Exactement 4 mois après le départ de l’expédition, le 21 avril 1861 au matin, Brahe décide de lever le camp. Il enterre des vivres et laisse une marque sur un arbre pour en indiquer l’emplacement en notant la date « 21 avril 1861 ».
C’est ce même 21 avril au soir, alors que les feux du camp fument encore, que Burke, Wills et leurs compagnons arrivent à Cooper Creek et découvrent le mot et les provisions laissées par Brahe. Découragés et épuisés, ils n’ont pas le courage d’essayer de rattraper le convoi et se reposent quelques jours à Cooper Creek… jusqu’à ce qu’il faille partir de nouveau.
Au lieu de suivre les traces du convoi de Brahe, Burke décide que lui et les survivants partiraient dans une autre direction pour essayer de retrouver la première ferme de colons au Sud Est à plus de 200km de là. Il note sont intention sur un papier qu’il enterre dans le trou aux provisions, Wills y laisse aussi son journal.
Mais Burke oublie de laisser une marque sur l’arbre.
Les survivants partent ainsi vers le Sud Est. Leur situation est désespérée, épuisés et sans chevaux, ils ne progressent que de 8km par jour.
Pendant ce temps, Brahe qui descendait avec son convoi vers la civilisation croise un convoi qui remonte vers le nord. Il décide de tenter une expédition de sauvetage avec Wright, un homme de ce convoi et ils retournent à Cooper Creek. Ils arrivent sur place et ne constate aucune trace de passage, ils pensent que Burke n’est pas encore revenu. Ils redescendent vers le sud. D’après les historiens, Burke et Wills n’auraient été à ce moment qu’à 56 km de Brahe et Wright.
C’est ainsi que Burke et ses compagnons poursuivent leur marche en s’éloignant des secours. Le groupe se divise et les hommes meurent tous, un par un. Seul un jeune homme survivra parmi les aborigènes et sera retrouvé par des colons en septembre 1861.
Malgré cet épisode tragique et édifiant, l’expédition (et celles organisées pour le secours) permirent toutefois d’avoir une meilleure connaissance des terres australiennes et eurent le mérite d’infirmer l’idée alors répandue de l’existence d’une mer intérieure en Australie.
Aujourd’hui encore, lorsque l’on parcourt le désert Australien, on se rend compte de l’immensité et l’hostilité de ce continent.